Entreprises | Recherche | Publié le 27 novembre 2024
Découvrez le parcours de Sylvian GIAMPICCOLO, directeur général de SCODER et parrain de la promotion 2024 qui sera à l’honneur ce samedi 30 novembre. Avec plus de 40 ans de carrière, dont 30 en tant que cadre dirigeant dans l’industrie automobile, Sylvian revient sur son parcours, marqué par des rencontres déterminantes et une ouverture à l’inattendu.
À la tête d’une entreprise à rayonnement international, il collabore depuis plusieurs années avec SUPMICROTECH sur des projets innovants, mêlant recherche scientifique et expertise industrielle. Aujourd’hui, en tant que parrain de la promotion 2024, il partage son expérience et ses conseils aux ingénieurs SUPMICROTECH.
Pourriez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Sylvian Giampiccolo, j’ai 64 ans et je suis directeur général de la société SCODER. Nous sommes spécialisés dans l’industrialisation de solutions techniques permettant de produire des pièces issues de la technique du métal forming. Depuis novembre 1998, je co-dirige cette entreprise en coopération avec la famille de Mme et M. Raymond Bourgeois et leurs enfants.
Notre activité est principalement tournée vers l’international : environ un tiers de nos ventes est réalisé en France et deux tiers à l’étranger, sur quatre continents. Nous opérons depuis deux sites : un en France avec 120 collaborateurs, et un en République tchèque avec 40 collaborateurs. Nos produits sont livrés dans 20 pays différents ; Cette réalité nous oblige à trouver des réponses à des problématiques variées et des rythmes de travail très différents entre l’Asie et les Amériques vs l’Europe.
Enfin, 95 % de notre chiffre d’affaires provient de l’industrie automobile. En 2024, notre activité est restée soutenue.
©Scoder
Quelles études avez-vous suivies et quel a été votre parcours ?
Après un diplôme de CAP d’ajusteur, j’ai obtenu un bac +2 en automatisme et contrôle industriel au lycée Jules Haag. À cette époque, en 1982, les diplômés de cette filière avaient jusqu’à quatre ou cinq offres d’emploi dès la publication des résultats. J’ai commencé ma carrière comme automaticien dans le secteur pétrochimique pendant 3 années pour revenir sur Besançon en 1985 comme chef de projet sur une machine complexe, alliant mécanique, hydraulique et soudage.
Progressivement, il m’a été proposé la direction de la production, puis celle de l’usine. En parallèle, j’ai suivi pendant deux années des cours du soir au CNAM pour préparer un éventuel retour à SUPMICROTECH (l’ENSMM à l’époque) .
Mais en 1987, mon employeur m’a demandé de choisir entre la technique ou la gestion de sites industriels. J’ai opté pour cette dernière.
Pour compléter mon parcours, j’ai suivi plusieurs formations :
- Formation en gestion à l’Institut de Contrôle de Gestion (1988-1990).
- Executive MBA conjoint d’HEC et de l’EM Lyon (2003), diplômé du CPA en 2023.
Aujourd’hui, j’occupe une fonction de directeur général depuis 26 ans.
Qu’est-ce qui a guidé vos choix de carrière ?
Principalement le hasard. Dans un monde où l’on tente de tout rationaliser, je pense que le hasard des rencontres et des opportunités a joué un rôle clé dans mon parcours. On peut toujours se raconter des histoires, mais une incertitude est aussi ce qui façonne nos vies et c'est dans ces incertitudes que nos intelligences se révèlent les plus utiles ;
Deux autres facteurs ont été déterminants :
- La grande confiance accordée par mes différents conseils d’administration.
- Des projets ambitieux qui m’ont été confiés.
Sans ces dimensions, ma carrière n’aurait probablement pas suivi le même chemin.
Quels sont vos liens avec SUPMICROTECH ?
Ils sont nombreux et remontent à plusieurs années.
- Lorsque j’étais engagé au bureau de Micronora, les échanges avec la direction de SUPMICROTECH ont été essentiels pour le bon fonctionnement du salon et cette association ;
- J’ai accueilli de nombreux stagiaires de SUPMICROTECH dans le cadre de projets de fin d’études.
- En 2016, nous avons établi un partenariat avec FEMTO-SUPMICROTECH dans le cadre du programme ISITE. Il s’agissait d’étudier l’usure et le comportement des éléments actifs de nos outils de production à partir d’observations nanométriques.
- En 2018, nous avons collaboré avec le professeur Noureddine ZERHOUNI sur le sujet du PHM (Prognostics and Health Management), ce qui a donné lieu à deux thèses et à des avancées significatives et utiles pour SCODER dans la compréhension et la maîtrise de nos processus industriels grâce à la data science.
Comment voyez-vous votre rôle de parrain de la promotion 2024 des ingénieurs SUPMICROTECH ?
Être parrain, c’est avant tout être disponible pour accompagner. Avec plus de 40 ans de carrière, dont 30 comme cadre dirigeant, j’ai accumulé de nombreuses expériences internationales dans la filière automobile. Ces acquis à partager sont à la disposition de ceux qui débutent leur vie professionnelle.
Qu’aimeriez-vous transmettre aux futurs ingénieurs ?
- Une fierté pour notre patrimoine industriel : notre secteur, ancré dans la mécanique de haute précision, est un des piliers de l’économie française et un pont vers le reste du monde.
- L’envie de faire évoluer la mécanique de précision : bien que ses lois fondamentales soient immuables, les adapter aux exigences modernes de notre temps reste un défi passionnant.
- L’ouverture à l’inattendu : savoir dépasser ses peurs face aux imprévus est essentiel pour mener à bien sa mission.
Un conseil à partager ?
J’en aurais deux, ou plutôt 2 perspectives :
- "L’avenir est ce que la volonté façonne au présent "
- "Nul vent n’est favorable pour celui qui ne sait où il va » (Sénèque).