Carine CRIDELICH

des microtechniques à la Formule 1 (2011)

Nous avons eu le plaisir de nous entretenir avec Carine CRIDELICH, une alumni talentueuse qui a suivi un parcours remarquable depuis ses études d’ingénieure. Carine nous a partagé son expérience de formation à l'école, son meilleur souvenir, ainsi que les étapes clés de sa carrière dans le domaine du sport automobile. Carine s’est donné les moyens d’atteindre le métier de ses rêves, notamment à travers sa mobilité à l’international. Découvrez son parcours exceptionnel et les conseils précieux qu'elle adresse aux élèves actuels.

Pourriez-vous nous parler de votre parcours à l'école ? (cursus d'origine, promotion, parcours, option choisie...)


J’ai intégré SUPMICROTECH (ex-ENSMM) en 2007 après 2 années de CGPE à Metz (cursus MP). Pour ma 2ѐme année, je me suis orientée vers le double diplôme avec la HS Karlsruhe. Je suis donc partie en Allemagne de 2009 à 2010, après un stage d’immersion de 6 mois dans la banlieue de Stuttgart. En effet, j’ai fait mon stage chez TRW Automotive GmbH, entreprise qui développe les systèmes de sécurité passive pour les principaux constructeurs automobiles.
Après mon cursus en Allemagne je suis partie 6 mois à Montréal pour y effectuer mon projet de fin d’études. Ce stage a eu lieu au National Research Council Canada et était plutôt orienté composites, toujours dans le secteur automobile. Ensuite, je suis retournée à l’ENSMM pour y effectuer les 6 derniers mois obligatoires de mon cursus. J’y ai suivi l’option “Ingénierie de l’innovation“.
J’ai donc été diplômée début 2011 et je suis rentrée dans la vie active.


Quel est votre meilleur souvenir à l'école ?


Pour moi, mon meilleur souvenir était principalement la dernière année à l’ENSMM lors de l’option “Ingénierie de l’innovation“. Lors du cours de communication, nous avions eu pas mal d’intervenants extérieurs qui nous racontaient des histoires d’ingénieurs expatriés et nous expliquaient comment se protéger vis à vis du secret technologique. C’était très intéressant et ça changeait des cours théoriques.


Que s'est-il passé après l'obtention de votre diplôme ?


Aprѐs l’obtention de mon diplôme, j’ai obtenu un poste en Allemagne en tant que Systems Engineer chez TRW Automotive GmbH, là où j’avais effectué mon stage d’immersion.
En parallèle de mon poste, j’ai commencé une thèse de doctorat avec l’Université de Franche-Comté et l’institut de recherche Femto-St. Le sujet de thèse était orienté data mining, machine learning.
Au bout de 3 ans, je suis revenue dans les locaux de l’ENSMM pour soutenir ma thèse, beaucoup de mes anciens professeurs étaient d’ailleurs dans mon jury de thèse ! Une fois mon diplôme en poche, j’ai décidé de partir en Angleterre afin d’augmenter mes chances de rentrer en F1.
J’ai donc postulé à l’université d’Oxford Brookes pour un master d’un an en Sport Automobile.
Début 2015, une fois arrivée en Angleterre, j’ai réussi à décrocher un stage de 6 mois chez Williams F1 Team, stage que j’ai effectué dans le département aérodynamique et qui mettait en application les techniques de data mining que j’avais étudiées lors de ma thèse.
Puis tout s’est enchaîné très vite. A peine mon stage terminé, j’ai trouvé un emploi en Italie en tant que stratégiste chez Scuderia Toro Rosso, qui depuis 2020 est devenue Scuderia AlphaTauri. De 2017 à 2021, j’étais principalement basée dans la salle des opérations et depuis, je me déplace sur toutes les courses, toujours en tant que stratégiste.

Qu'est-ce qui vous plait le plus dans votre métier ?


J’ai toujours été passionnée par la F1 donc pouvoir y travailler est une vraie chance. En plus, j’occupe actuellement le poste que je souhaitais, à savoir stratégiste en piste.
Ce qui me plaît le plus dans ce métier, c’est le fait qu’il faut continuellement s’adapter et savoir réagir rapidement à un événement de course (drapeau jaune, drapeau rouge, erreur du pilote, …). Il faut aussi être capable de prendre une décision en une fraction de seconde, très souvent sans avoir toutes les données nécessaires pour être sûr à 100 % que c’est la bonne décision.

Comment arrivez-vous à concilier vie professionnelle et vie personnelle ? (j'imagine que les déplacements sont réguliers...)


Effectivement, c’est un sacré challenge de concilier les deux ! Surtout que le nombre de courses augmente chaque année. Je pense qu’il faut être vraiment passionné pour occuper un tel poste sinon les voyages peuvent devenir très difficiles à la longue. Si on est convaincu que c’est ce que l’on veut faire, alors il suffit de trouver le bon compromis.

Que vous a apporté l'école et sa formation ?


Bien sûr une formation approfondie en ingénierie, et en mécanique en particulier. J’ai acquis des compétences techniques que j’utilise tous les jours dans mon travail. De plus, l’ENSMM m’a permis de m’ouvrir à l’international grâce au double cursus avec l’Allemagne. C’est une chance de pouvoir aller étudier à l’étranger, surtout lorsque l’on veut travailler dans le domaine automobile !

Que voudriez-vous dire aux élèves actuellement à l'école ?


En plus de la formation en ingénierie, l’ENSMM permet véritablement de s’ouvrir à l’international et je pense que c’est une des grandes forces de cette école. Donc, surtout, n’hésitez pas à utiliser tous les outils mis à votre disposition par l’école (Bourses, offres de stage, etc. ) pour enrichir votre CV. Lors de votre première recherche d’emploi, avoir une expérience à l’étranger sera un véritable atout !