Adrien BODINEAU

International | de la résilience à l’international, récit d’un parcours inspirant (2024)

Passionné de génie mécanique, Adrien BODINEAU a su surmonter de nombreux défis personnels tout au long de son parcours. Après un stage en Serbie, il a réalisé son Projet de Fin d’Études au Mexique, où il a participé à l'extension d'un site industriel de 5000 m2. Il nous raconte comment ces expériences à l'international l'ont marqué, tant sur le plan professionnel que personnel.

Peux-tu nous parler de ton parcours avant d'intégrer SUPMICROTECH ?


J'ai toujours voulu devenir ingénieur, notamment grâce à l'influence de mon père, lui-même ingénieur, qui m'a transmis cette passion. Cependant, mon parcours n'a pas été linéaire. Après avoir redoublé ma première S, je me suis réorienté vers un bac technologique STI2D. À ce moment-là, j'avais perdu l'espoir de devenir ingénieur et pensais plutôt m'orienter vers un BTS ou, au mieux, un DUT pour devenir technicien.
Ce bac, plus axé sur la pratique, m'a permis de m'épanouir. Là où j'avais du mal en filière S, je me suis retrouvé parmi les meilleurs en STI2D, avec des cours qui me passionnaient et une approche d'enseignement plus adaptée à ma façon d'apprendre (la pratique avant la théorie). Mes résultats m'ont permis de rejoindre une classe préparatoire TSI (Techniques et Sciences Industrielles) au Mans.
Je me suis alors pleinement engagé dans mes études, conscient que la prépa exigeait un sacrifice de deux ans. L'approche était similaire à celle de la STI2D, avec une pédagogie centrée sur les TP avant d'aborder la théorie. Le rythme était intense, notamment pour rattraper le niveau des élèves issus de bacs généraux. La première année s'est bien passée, mais en deuxième année, mon père a été diagnostiqué d'un cancer de la peau, ce qui a beaucoup affecté ma motivation. Malgré les moments de doute, le soutien de mes proches m'a permis de persévérer, et j'ai réussi à intégrer SUPMICROTECH.


Tu ne t'imaginais pas arriver en école d'ingénieur. Qu'est-ce qui t'a motivé et permis de prendre confiance en toi ?


C'est difficile de se souvenir précisément des raisons qui m'ont permis de tenir le cap, mais je dirais que le soutien de ma famille a été essentiel.


Pourquoi as-tu choisi cette école ?


J'étais particulièrement intéressé par le génie mécanique, et j'ai postulé à plusieurs écoles d'ingénieurs dans ce domaine. SUPMICROTECH était la meilleure que j'ai pu obtenir. J'étais aussi très content de découvrir une nouvelle ville et curieux d'explorer le domaine de la micro-mécanique et de l'horlogerie.


Peux-tu nous parler de ton parcours à l'école ?


Mon arrivée à SUPMICROTECH s'est bien passée, peut-être même trop bien. Après deux ans d'efforts intensifs en prépa, j'ai un peu relâché la pression. Malheureusement, cela s'est traduit par une implication moindre dans mes études et une tendance à sortir davantage, notamment à cause de la maladie de mon père, qui empirait. Je cherchais à m'évader en passant du temps avec mes amis.
J'ai donc redoublé non pas une, mais deux fois mon premier semestre. Cela a remis en question ma capacité à terminer l'école. Puis, en mai 2022, mon père est décédé après trois ans de lutte contre la maladie, à seulement deux semaines des partiels du second semestre, que j'ai réussis de justesse.
Heureusement, le semestre suivant, beaucoup plus axé sur la pratique, m'a redonné goût aux études. Mon premier stage, réalisé en Serbie, a également confirmé que le métier d'ingénieur était fait pour moi. La 3ème année, avec l'option ISP (Ingénierie et Systèmes de Production), a été de loin la plus intéressante et alignée avec mes aspirations professionnelles.


Tu as fait un stage en Serbie et tu as effectué ton PFE au Mexique. Qu'est-ce que ces expériences internationales t'ont apporté ?


Mon premier objectif était de vivre une expérience à l'étranger, dans un pays où la culture est très différente de la nôtre. J'ai effectué mon stage chez Streit Nova en Serbie, avec pour mission de réorganiser une cinquantaine de machines de finition pour optimiser les flux de production. Cette mission était très ambitieuse pour un premier stage, mais extrêmement enrichissante sur le plan professionnel et personnel. J'ai pu développer mon anglais, gagner en autonomie et sortir de ma zone de confort.
 

Le stage m'a aussi permis de découvrir un pays fascinant, malgré les défis liés à l'adaptation culturelle. J'ai poursuivi cette expérience internationale au Mexique, pour mon Projet de Fin d'Etudes chez Streit Mexico. J'étais responsable de l'extension d'un site de 5 000 m² et de divers projets d'amélioration continue. Cette expérience m'a permis non seulement de perfectionner mon anglais, mais aussi d'apprendre l'espagnol. Le fait de parler la langue locale ouvre de nombreuses opportunités, surtout dans un pays aussi accueillant que le Mexique. J'apprécie également la proximité entre la vie professionnelle et personnelle ici, ce qui m'a permis de découvrir de magnifiques paysages avec mon tuteur.


Peux-tu nous parler de ton PFE au Mexique ?


J'ai travaillé sur l'extension du site de Streit Mexico, avec un projet de construction d’un bâtiment de 5 000 m² comprenant une plateforme logistique, un parking et des quais de chargement. Mon rôle principal était de faire le lien entre Streit et les équipes de construction, en supervisant notamment le déplacement des équipements électriques, la coordination des plannings avec la maintenance et la sécurité, ainsi que la gestion des fournisseurs et des devis.
En parallèle, je menais plusieurs projets d'amélioration continue, notamment en révisant le système de maintenance préventive des machines. J'ai travaillé avec l'équipe de maintenance pour définir un planning précis, garantissant une production fluide en anticipant les problèmes techniques.

     


Ton parcours a connu des hauts et des bas. Quels enseignements en tires-tu et que souhaiterais-tu dire à un élève actuellement à l'école ?


Je pense que l'image que l'on a de soi-même est déterminante pour sa réussite. Les difficultés personnelles et un manque de confiance en moi m'ont parfois ralenti, mais j'ai eu la chance d'être bien entouré et encouragé, ce qui m'a permis de persévérer. J'ai souvent envisagé d'abandonner, mais chaque obstacle m'a finalement rendu plus fort.


Avoir suivi un bac technologique a été un défi face à l'enseignement théorique de SUPMICROTECH, mais c'est aujourd'hui ce qui me différencie et fait ma force. Mes amis de lycée, bien que n'ayant pas suivi une voie classique, ont tous réussi dans leurs domaines grâce à leur autonomie, leur créativité et leurs compétences pratiques. Il n'y a pas de voie royale pour atteindre ses objectifs, et les parcours moins conventionnels offrent souvent des opportunités uniques. Il est donc crucial de persévérer, peu importe les difficultés.


Et la suite ?


Je suis tombé amoureux du Mexique, et six mois ici n'ont pas suffi pour découvrir tout ce que je voulais. J'ai donc décidé de prolonger mon aventure en m’engageant pour deux ans à Querétaro en VIE (Volontariat International en Entreprise). J'ai récemment débuté ma mission chez Iroko Coating, une entreprise spécialisée dans la métallisation, où j'occupe le poste de coordinateur de maintenance.